ma review !
Une fois n’est pas coutume je suis parti seul de Nancy, mes compañeros étant pour des raisons diverses, déjà sur place avec le monospace rempli jusqu’au toit, je me demande même encore comment j’ai pu y caser les 30 litres de sangria préparée deux jours avant avec la Verge. 70 kilomètres plus tard, il est midi et quart et je suis garé dans le cloître des Trinitaires, enfin à côté, dans la cour de l’hôtel particulier qui le jouxte et qui donne un accès direct au caveau où nous allons jouer dans quelques heures. Nous déchargeons en vitesse avec la Verge, Brice le lighteux, et Mouss son assistant. Le lieu est vraiment sympa, un caveau de taille modeste, avec une scène de 30 centimètres de haut, genre la tronche directement dans le public, comme j’aime. Brice et Mouss recouvrent la scène et le plafond de filets de camouflage, installent les lights, et notamment trois LCDs au sol pour mettre en valeur notre étendard, franchement ça en jette !
DJ_Lärm et DJ_Blast arrivent vers 14h, genre après la bataille quand on a fini de tout décharger, pas grave, ça n’entame pas notre bonne humeur ni la première binouze presque fraîche que je m’envoie tout en préparant le matos. Le timing est serré, il faut accueillir et balancer tout le monde avant 19h, ouverture des portes et distribution de sangria ! Le portable n’arrête pas de sonner toute l’aprem, la salle, bien qu’en centre ville, n’est pas facile à trouver, et la circulation pas évidente non plus, ce qui fait que tout le monde a un peu de retard, mais bon, rien de méchant. Le team Convulsions Sonores arrive presque en même que Fab et Richard alias White Dolls qui vont constituer la surprise de la soirée, le temps de présenter tout le monde, les Trinitaires se remplissent d’une faune cyber goth punk qui détonne carrément avec la majesté du lieu, un ancien couvent, brûlé par Attila, aujourd’hui composé de deux salles de spectacles et d’un théâtre, ainsi que de nombreux sous-sols et d’un souterrain qui part on ne sait où…
On commence les balances dans le cloître, en haut donc avec des Convulsions Sonores étourdis qui ont oublié d’emmener… le transfo de la table de mix ! Un petit tour en ville vite fait au magasin d’instruments le plus proche et le problème est réglé, pendant ce temps là, les deux allumés elektro freaks de White Dolls tentent une balance dans le couloir, c’est là qu’ils vont faire un happening d’une demi-heure, tout de latex vêtus, avant l’ouverture des portes du caveau. Le son est pas top, puisqu’ils utilisent le système de diffusion du lieu, avec des enceintes un peu partout… mais bon, le but du jeu c’est de foutre le bordel, pas de faire un récital.
Nos amis allemands arrivent peu avant 17h, en ayant eux aussi fait 4 fois le tour de la ville pour trouver le lieu, ça leur laisse pas le temps de souffler avant de balancer en vitesse, trop vite même, le son approximatif des retours les empêchera le soir de s’exprimer pleinement comme à leur habitude. Tout va très vite, même pas le temps de saluer les potes qui arrivent comme une légion de freaks, il y a encore pas mal de choses à faire, les balances de Muckrackers par exemple qui se passent bien, Christian le sondier du lieu est un fan des Bérus, ça s’entend et ça fait plaisir ! Kévin alias Kofakazii recouvre les murs d’affiches de propagandes façon Muckrackers, les préposés à l’apéro s’occupent de mettre en place la sangria et les chips, Ludo Mega installe ses cadres et photos dans le couloir, histoire de mettre les spectateurs en appétit en attendant les hostilités. Il règne dans le lieu une bonne humeur communicative, les gens se découvrent peu à peu, se reconnaissant derrière les pseudos des forums, les mails… la vie en vrai, c’est quand même mieux non ?
19h, ouverture des portes, BBR alias DJ_Cyberbass le premier bassiste de Muckrackers est déjà là, looké comme Nosferatu, je le bise avant de m’éclipser pour régler les derniers détails de mise en place et donner les consignes à toute la troupe. Les loges, très classes, sont déjà le théâtre d’un joyeux bordel, normal vu qu’on y a entreposé pas loin de 100 litres de bières ! Pas mal de zombies connus dans le couloir, les amis meusiens Dave et Maud, Kékénan et ses joyeux vidéastes, Diabolo le papy du skate, David l’homme latex, Cécile alias Ex, Manu Thy Nae, Ebola et madame, Josq et Arno les Alsaciens… et des tronches jamais vues, ça fait plaisir de susciter la curiosité à ce point, on commençait à croire vu les dernières fréquentations des salles dans la région, qu’il n’y avait pas de public pour ce genre de son. On s’en trompé, et ça réchauffe les oreilles !
Après plusieurs saladiers de sangria, le public est chaud pour se bercer de l’indus rythmique que balancent les Convulsés sonores, ça tabasse sévère quand même dans un couloir surchauffé, et les White Dolls entrent en scène. Richard est looké comme une folle atomique, mini jupe en latex, tétons percés, attitude de diva avec une voix robotique agressive as fuck, tandis que Fab coincé dans son harnais de tête secoue son laptop et balances des beats mid-tempo saturés, vrillés, corrosifs. Devant ça bouge pas trop, c’est quand même qu’un couloir ! mais la troupe des cagoulés est déjà là, avec La Crampe qui passe de main en main, Kofa qui pogotte avec sa bière (résultat : geyser de bière pour tout le monde !), Lärm et la Verge me jette partout, je mets une fessée à Richard qui n’en demandait pas tant, et je vois autant de regards hallucinés dans le public que d’autres qui visiblement attendent encore une escalade dans le délire SM fetish machin qui restera très gentil cependant. De toute façon, les 30 litres de sangria ont disparu, il est 22h, l’heure de mourir !
La caveau est ouvert, le public s’engouffre par l’escalier dans la salle, se presse devant nos girophares, il y a du monde, une bonne centaine de personnes, ça promet. Nous sommes au top, excités comme jamais, depuis le temps qu’on attend de faire un show pour nos amis, nos compañeros, de leur redonner un peu de toute la chaleur qu’ils nous donnent toute l’année… forcément, ça met la pression, et j’arrive pas trop à me lâcher, les deux premiers nouveaux morceaux sont difficiles à jouer à la gratte, je dois vraiment faire attention à la structure, et du coup je reste crispé.
Mais bon… j’aime pas trop commenter nos performances, les autres reviews sont là pour ça, je me contenterai de dire que j’ai halluciné de voir un public en furie comme ça, pogo de la première à la dernière note, des cagoulés qui sautent partout, tout le monde le poing levé sur le chant des mineurs, nom de diou, une communion radioactive qui booste le moral au taquet. 50 minutes de set, je suis vanné, ça hurle encore dans la salle, ouch, un grand moment, certes à domicile ou presque, mais on apprécie…
Beinhaus enquille un quart d’heure plus tard, avec un nouveau morceau en intro, très tribal indus, du Slayer sans guitares ! le reste est à l’avenant, Uli la chanteuse n’est pas là, l’accent est mis sur l’agression sonore et les percus, plaques de tôle et barres de métal cognent comme jamais, le public a un peu déserté le front de scène, mais ça danse quand même pendant 45 minutes, jusqu’au final apocalyptique : Ebola entraîne tout le monde sur scène et cogne à mains nues sur les percus, ça saigne des doigts, fort, la rage emporte tout, Beinhaus ne triche jamais, se livre à fond, la nouvelle industrie allemande fait des ravages.
Place aux DJs vers minuit, et décidément les Convulsés n’ont pas de chance, au bout d’un quart d’heure, une platine CD lâche, dur dur de mixer dans ces conditions ! La salle se vide, le besoin de prendre l’air se fait présent, il doit faire pas loin de 35 degrés dans le caveau, avec un taux de bière et d’humidité au taquet J 1h et demi, fin de la soirée dans le chaos, oreilles en feu, loges sans dessus dessous, mais pas d’incident majeur, de la bonne humeur et du bon son, Tanz mit Feuer III est une réussite, merci à tous… Jamais vu autant de monde en Lorraine pour du son industriel extrême, la promo in da street a porté ses fruits, la Lorraine n’a pas déposé les armes, les haut-fourneaux sont debout, nous aussi, nos armes sont affûtées désormais pour porter un coup décisif au conformisme musical ! A bientôt amis guérilleros ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION ! AKTION !