par Macha Méril
(article paru)
"Je me souviens de certains banquets en Russie, en Georgie, en Rroumanie,...l'opulence troublait nos ames pretes a plaindre ces hommes et ces femmes ecrasés. A la mode des pays de l'est, tout est sur la table , le salé , le sucré , les salades et les gateaux. Les caviars côtoient les pâtisseries au miel, et les patés a la viande s'amoncellent en compagnie des harengs.
On a envie de goûter a tout, onb est decu presque a chaque fois, mais le nombre des plats et les vodkas a repetition preservent d ela faim et l'ennui.
Les hôtes mangent peu ; quand le repas se termine, apres les longs discours et les accolades, la table est encore couverte de victuailles. Les officiels nous raccompagnent aux voitures, un peu emechés.
Une fois, j'avais oublié une echarpe, je suis retournée dans la salle de reception et j'ai assisté a un spectacle stupefiant. Tous les invités locaux, meme gradés, etaient revenus au buffet avec des sacs en plastique qu'ils remplissaient a la hâte, sans aucune gene ; cette image m'a poursuivie pendant des jours...l'ecart entre l'apparence et la realité m'a coupé l'appétit pour le reste du voyage. Tout le cinéma de Kusturica repose sur ce divorce. Exuberance de la misère. Gaieté forcee d e la guerre.Ruralité deboussolée.Outrance d ela liberté.
On chante,on danse, a table avec la mort.