Cher spectateur, chère spectatrice,
il est rare que je prenne l'initiative de participer sur un forum (les initiatives constructives ne font pas partie de mon tempérament, des mauvaises langues iraient jusqu'à dire que les initiatives constructives vont contre mes convictions religieuses si seulement j'en avais - mes convictions religieuses se résument au fait de n'être absolument pas convaincu).
De cette longue introduction bancale, retenez seulement qu'il en faut BEAUCOUP pour me faire sortir de mon terrier et que je n'en sors en général que pour planter mes crocs dans quelque victime juteuse et consistante.
En ce grand jour du 25 mai 2005 à 20h44 heure de Paris, ma victime se nomme Last Days et c'est quelque part un heureux concours de circonstance parce qu'en effet ce film (enfin ce truc projeté avec une pellicule) vit ses derniers jours.
Par où commencer la critique : c'est long, c'est chiant. Par où finir la critique : c'est très LONG, c'est très CHIANT. Au risque de vous gacher le suspense (non je déconne, il n'y a aucun suspense à gâcher), il y a en tout et pour tout deux scènes sympas : une scène où l'acteur principal chante un morceau "émouvant" en s'accompagnant à la sèche. La scène ne pouvait qu'être réussie, il n'y a pratiquement pas de musique tout le reste du film. L'autre scène est la mort de ce cher sosie de Kurt. On serait presque triste si on était pas autant soulagés de savoir que l'on est proche de la fin du film (et donc du calvaire).
Comment, je vous ai gâché le suspense ? Voyons, vous savez bien que ce film retrace de manière ALLEGORIQUE (pour les illettré(e)s : de manière romancée, par allusion, par image, de manière non réaliste) les derniers jours de la vie de Kurt Cobain. D'où le titre, original n'est-ce pas ? Et donc, pour ceux qui se tiennent à la pointe de l'actualité, vous comprendrez que Kurt Cobain étant mort (navré pour ceux qui l'apprennent), le perso principal -son sosie allégorique, c'est compliqué je sais, bienvenu dans le cinéma d'auteur- ne pouvait que mourir lui aussi.
Seul point positif : l'herbe est bien verte. Ne rigolez pas, c'est très important. Ca tombe bien car croyez moi -si vous comptez braver mes avertissements- vous aurez tout le temps d'observer les brins de gazon se balancer mollement au grès du vent pendant les interminables plans fixes qui poussent ça et là dans le film comme la mauvaise herbe dans un jardin mal entretenu.
Si quelqu'un(e) souhaite défendre ce film, il ou elle est le bienvenu ou la bienvenue. Je ne suis pas sexiste et je suis prêt à défendre mon point de vue.
Pour les autres : gardez votre argent et si vous avez un peu de temps à perdre lancez la mule.